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Notre rencontre avec Yuksek à l’occasion de la sortie de son nouvel album

C’est au Festival Art Rock, qui a fêté cette année sa 40ème édition en réunissant 85 000 personnes dans les rues de Saint-Brieuc, que nous avons rencontré Yuksek. Heureux hasard du calendrier, c’était au lendemain de la sortie (26 mai) de son nouvel et cinquième album « Dance’O’Drome ». Pendant cet échange d’une vingtaine de minutes, nous avons évoqué sa carrière d’artiste musical aux multiples facettes, ses futurs projets, son processus créatif, ses plus beaux voyages… Et un peu de mode aussi, forcément ! Une interview à découvrir avec un verre de citronnade à la bouche et son nouvel album dans les oreilles.

12 questions à Yuksek :

Yuksek Portrait Ella Herme

Crédit photos : Ella Herme

– Salut Yuksek, tu découvres le Festival Art Rock ?

Ouais, je pensais que j’avais déjà joué, mais en fait non, j’ai dû confondre, car dans mes souvenirs, il y avait un hippodrome alors que c’est un festival de centre-ville. Je découvre donc.

– Tu te souviens de ton premier festival en tant que spectateur ? En tant qu’artiste ?

En tant que spectateur, c’était à Reims. Un festival qui s’appelait octob’Rock, un festival alternatif lié à une salle qui s’appelait l’Usine. J’ai vu NTM et un groupe de keupons de style rockabilly (– Happy Drivers ?) Oui, c’est ça ! C’étaient mes premiers concerts. Mes premières grosses cuites aussi ! Et en tant qu’artiste, Reims également, puisque que j’ai commencé dans la musique en montant un festival qui s’appelait Elektricity. En tant qu’organisateur, puis en tant que DJ en me programmant moi-même. On doit être en 2003-2004.

– Tu es musicien, compositeur, remixeur, producteur, patron de label, compositeur de musiques de films, de documentaires également, animateur radio, quels sont tes prochains défis ?

C’est un peu le sujet, tu viens de lister à peu près tout ce qu’on peut faire dans la musique. Je fais de la musique depuis que j’ai 6 ans, mais j’ai toujours envie de faire ça ! Je suis motivé à imaginer de nouvelles choses, et là, on est en train de monter une maison de production de compositeurs pour réaliser des musiques de pub. Puis un autre projet de label, plus orienté vers la musique de films. Un regroupement de compositeurs, un label de librairie de musiques comme ça se faisait dans les années 70, avec du piano, des percussions, de vrais musiciens, que l’on sortirait en vinyle et sur les plateformes. Donc des morceaux qui auront une vraie vie !

Yuksek Festival Art Rock 2023

– Comment tu entretiens cette créativité ? J’imagine que tu ne passes pas ton temps dans une cave (un studio) ?

Je fais pas mal de photos, c’est mon nouveau dada. C’est un trip perso depuis 2-3 ans. En argentique, en automatique ou semi-automatique. Je me balade et je prends en photo des situations, des gens, notamment qui me font sourire. Ça me fait vachement de bien ! Et j’ai peut-être mon premier projet pour une biennale l’année prochaine où je devrais allier les deux. C’est un peu tôt pour en parler mais je vais aller dans un pays qui me tient à cœur et je vais faire des prises de son et des photos de lieux particuliers. Et tout ça sera exposé dans une sorte de labyrinthe, qui va permettre de voyager dans un univers visuel et musical.

– Tu voyages beaucoup d’ailleurs, quelles sont tes 3 destinations préférées ?

Brésil, Liban. Et ça faisait longtemps que je n’y étais pas allé. Je suis retourné en Israël, il y a 2 mois, et j’ai vraiment adoré aussi. C’est chaud d’assumer qu’on apprécie aussi bien le Liban et Israël, mais je sors mon drapeau blanc, ce sont deux pays magnifiques. Quand j’aime un endroit, j’essaie de creuser et d’y retourner, comme le Brésil où j’ai encore beaucoup travaillé mon nouvel album. J’y suis allé il n’y a pas longtemps et j’y retourne en août. Et le Liban, j’y vais fin juillet.

Yuksek Festival Art Rock live

– Tu enchaînes pas mal, gros rythme, quelles sont tes routines ? Tu fais la sieste, tu prends du thé vert, tu découpes des citrons à mains nues ? Tu as le temps de faire du sport ?

Non, c’est chaud justement. Il faut que je me structure. Cette semaine, je n’ai pas dormi 2 fois au même endroit entre Cannes, Paris, Marseille… C’est la course tout le temps ! Je fais un peu de tennis quand j’ai le temps. Mais non, en vérité, je n’ai pas le temps ! Puis mon cerveau reste trop focus. Au bout de 15 minutes, je repense à autre chose. C’est un peu compliqué quand ton moteur, c’est de tafer tout le temps, car le moteur craque parfois.

– Donc grosse actu, nouvel album, il est sorti hier ! Je l’ai écouté en courant au soleil, il est vraiment très cool. Et je l’ai réécouté tout à l’heure sur la route. 16 titres, on voyage là encore, parle-nous des influences, des sonorités de cet album ?

Plus de 50%, c’est le Brésil, j’ai pas mal de copains brésiliens avec qui je fais de la musique. Diogo Strausz, Luedji Luna, Nu Azeite, Páula aussi qui est moitié brésilienne, etc. J’ai fait des petits interludes aussi. Un où il faut s’imaginer ouvrir une fenêtre et assister au carnaval qui passe au loin. Un petit délire perso. Mais oui, beaucoup de Brésil donc : des percussions, pas énormément d’électronique en fait, il y a toujours une touche avec une ligne acide en dessous, un pied un peu plus fort, mais l’essentiel est acoustique. (– Il y a également des cordes ?) Oui et un morceau en italien. Le texte m’intéresse peu lorsque je fais de la musique, je ne considère pas que je fais des chansons, mais des morceaux. J’ai de plus en plus de mal à écrire en anglais, ça me saoule d’entendre des paroles un peu idiotes. Mais le portugais et l’italien, je ne comprends pas tout, et ce sont de jolies langues qui sont comme des instruments.

Pochette Dance'o'Drome Yuksek

– Tu as une idée du temps que tu as passé sur cet album ?

Je ne sais pas vraiment, je fais toujours ça au fil de l’eau entre deux autres trucs. On a vraiment passé du temps avec des artistes en studio. Avec Voyou, on s’est mis par exemple 2 jours dans un hôtel en Forêt de Rambouillet, puis on a refait 2 jours de session à Paris. C’est un peu comme ça avec tout le monde. Mais ça doit représenter 2 mois de taf cumulé (-Wow! ). Oui, ce n’est pas énorme, maintenant ça va assez vite.

– Il y a énormément de collaborations, est-ce qu’après 20 ans de carrière, tu arrives à une étape de ta vie où tu as encore plus envie de partager ?

Oui, complètement. Aujourd’hui, je me verrai pas faire de la musique différemment. Dans cet album, il n’y a que deux morceaux instrumentaux que j’ai fait tout seul ; des trucs vraiment club qui bastonnent. Depuis mon 3ème album, j’en ai un peu marre de Yuksek et de m’enfermer des heures à faire de la zic tout seul. Ça a été concomitant avec d’autres projets, comme faire de la musique de films, donc être concentré par d’autres choses.

Puis deux sessions qui ont été hyper importantes. J’ai rencontré Bertrand Burgalat, on ne se connaissait pas trop, mais on s’est dit que ce serait intéressant de travailler ensemble. J’avais fini mon contrat avec Universal, j’ai vraiment pris un plaisir de ouf pendant ces 2 jours de studio. On a fait un morceau que j’adore, le lendemain je l’ai mixé, on l’a sorti sur mon label 3 semaines après, avec une pochette faite par un pote, sans promo. Et lorsque tu regardes sur Spotify, c’est un des morceaux les plus écoutés (ndlr : on parle du morceau “Icare”). Tout ce process m’a réconcilié avec la musique.

– Sur Comme un camion on parle pas mal de mode, est-ce que tu peux nous décrire ton look du jour ? Est-ce ton look type ?

Oui, je suis assez noir. J’aime beaucoup Spring Court et Paraboot en chaussures. J’aime bien Acne aussi (même s’ils m’ont un peu perdu dernièrement j’avoue). Mais aujourd’hui, c’est un pantalon Le Mont St Michel, ils ont une petite série de jeans qui est pas mal depuis 2 ans. Sinon, même si c’est un peu polémique, Uniqlo pour les t-shirts unis noirs et blancs, c’est hyper bien coupé. (– Et un sweat AMI ?) Oui, j’aime bien AMI aussi.

Look Yuksek

– Je vois que tu portes une montre, c’est quelque chose qui te plait ?

En fait, je ne regarde jamais l’heure sur ma montre, mais j’aime bien l’avoir au poignet. C’est une habitude depuis l’âge de 20 ans, ça me leste. C’est toujours la même, c’est une montre mono-aiguille (hésitation…) de chez Slow (Watches). Elle ne doit même pas être à l’heure !

Écouter le nouvel album de Yuksek sur Spotify :

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