Le Festival Art Rock fête ses 40 ans
Au début des années 80, l’apparition des radios libres – qualifiées également de radios pirates – va permettre à la jeunesse de découvrir de nouvelles musiques : new wave, punk, rock, soul, funk, rap, etc. Une émulation culturelle qui fait naître de nombreuses initiatives, jusque dans les Côtes-d’Armor en Bretagne, où l’association Wild Rose – nommée ainsi en hommage au saxophoniste de jazz Sonny Rollins – organise ses premiers événements. En 1983, le groupe de rock irlandais U2 sort son troisième album, « WAR », qui va devenir culte pour toute une génération ; notamment grâce avec son emblématique « Sunday Bloody Sunday » qui résonna aux 4 coins de la planète. Cette même année a lieu la toute première édition d’Art Rock à Saint-Brieuc. Un festival qui se déroule depuis chaque week-end de Pentecôte dans le centre historique de la ville. Et cela fait maintenant 40 ans que ça dure ! Pour mieux comprendre ce qui a fait le succès de ce festival briochin – calmez-vous les gourmands, c’est ainsi que l’on nomme les habitants de Saint-Brieuc -, et pour évoquer cette 40ème édition qui s’annonce forcément exceptionnelle, nous avons rencontré Alice Boinet, programmatrice artistique d’Art Rock.
Bonjour Alice, peux-tu nous présenter le Festival Art Rock ?
C’est un festival pluridisciplinaire, c’est-à-dire qu’il présente à la fois des spectacles de danse, de théâtre, d’arts de rue, des expositions d’arts plastiques et d’arts numériques, des concerts de musique dans des genres très variés : ça va du rock au rap, en passant par la pop et les musiques électroniques. On essaie de créer des passerelles entre les différents genres artistiques et de faire rencontrer les publics. C’est un festival ancien avec une longue histoire qui a accueilli des artistes mythiques comme Björk, avec son premier groupe The Sugarcubes, en passant par Blur, Miles Davis, etc.
Qu’est-ce qui fait l’identité du Festival Art Rock d’après toi ?
C’est un festival qui a su évoluer avec son temps, qui est présent dans une dizaine de lieux dans le centre-ville… où on peut passer d’une exposition à un concert, aller voir un spectacle de danse, manger dans un restaurant gastronomique qui propose des plats de street food à prix très abordable, et découvrir une programmation très riche à la fois parmi les têtes d’affiche et les découvertes. C’est cet ADN qui fait qu’Art Rock ne ressemble à aucun autre festival !
La programmation est vraiment dingue, comment as-tu préparé cette 40ème édition ?
On a essayé cette année de faire à la fois des clins d’œil à notre histoire, en accueillant par exemple Philippe Decouflé, grand chorégraphe français qui s’est produit à Art Rock dès les années 80, avant qu’il ne crée les cérémonies d’ouverture et de clôture des jeux olympiques d’Albertville en 1991. Il est revenu à plusieurs reprises et cette année, il nous propose avec un bel hommage en venant présenter son nouveau spectacle « Stéréo », qui est une déclaration d’amour au rock ; et il nous proposera une surprise sur la Grande scène samedi soir, entre le concert de Disiz et de Benjamin Biolay. Deux artistes liés également à Art Rock, on avait accueilli Disiz en 2001, alias « Disiz la peste » à l’époque, et Benjamin Biolay était présent en 2013, il y a 10 ans.
Et ça continue…
Oh que oui ! Christine and the Queens va présenter son nouveau live en exclusivité en France, dimanche soir. Puis, nous avons des têtes d’affiche internationales comme ALT-J et Editors, côté rock. Jeff Mills, figure emblématique de la techno de Détroit. Les fins de soirées seront d’ailleurs rythmées par des sons électroniques avec le live de Yuksek samedi soir, puis de Pedro Winter dimanche soir, qui célébre cette année les 20 ans de son label Ed Banger. Et les cultures urbaines sont toujours aussi présentes avec Hamza, Dinos, et Méryl.
On s’intéresse aussi beaucoup aux jeunes artistes, il va y avoir une très belle sélection ?
Sur les plus « petites scènes », on va pouvoir découvrir des artistes émergents comme Zaho de Sagazan, qui touche actuellement le coeur de nombreux français, mais aussi Astéréotypie dans un genre plus rock, Silvie Kreusch qui est une chanteuse belge au style pop-mélancolique, et les fins de soirées au Forum de la Passerelle de 23h à 3h du matin sur des esthétiques plus rock voire punk, avec notamment Porridge Radio, un super groupe de rock anglais.
J-10 avant l’ouverture du Festival, il ne reste plus de « pass 3 jours », mais il est encore possible de venir certains soirs ?
Il reste quelques billets pour les soirées et Art Rock est également un festival où il y a beaucoup de gratuité : 40% de la programmation est gratuite. Donc même lorsqu’il est complet, on peut venir se balader et notamment à l’exposition qui dure du 23 mai au 4 juin. Cette année, on pourra découvrir un artiste nantais qui s’appelle Guillaume Marmin et qui propose de grandes installations d’art numérique, où il utilise beaucoup de lumières et de sons, qui nous fait pénétrer dans un univers fantasmagorique super intéressant !
Un grand merci à Alice Boinet de nous avoir accordé un peu de temps à quelques jours de l’ouverture d’Art Rock. Nous avons conclu cet entretien en évoquant le nombre de festivaliers attendus : 80 000. Ce qui fait clairement de ce festival l’événement de l’année à Saint-Brieuc ! Si vous venez de Bretagne, ou d’ailleurs, rendez-vous donc les 26, 27 et 28 mai 2023 à Saint-Brieuc (22) pour la 40e édition d’Art Rock. Vous me croiserez peut-être dans la foule avec mon appareil photo en plein headbanging ;)
Plus d’infos sur https://www.artrock.org
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