Jean selvedge Patrimoine. : Test & Avis

En moyenne 7000 litres d’eau utilisées à sa conception. Délavé artificiellement par des opérations de sablage ou blanchit au chlore. Des milliers de kilomètres parcourus entre son lieu de production et son point de vente. Vu comme ça, notre bon vieux jean traîne de sacrées casseroles derrière lui ! Si ce constat doit clairement nous alerter sur les modes de production du monde de la mode mais aussi sur nos habitudes de consommation, l’heure ne doit surtout plus être à l’abattement mais bien à l’action. Et pour cela, nous avons de plus en plus de marques prêtes à faire de vrais efforts pour proposer des produits à la production plus éthique. C’est le cas par exemple de Patrimoine., qui a fait le choix d’un vestiaire réalisé localement à l’aide de matières premières biologiques. Intrigués par le concept et franchement amoureux du denim, on a voulu voir d’un peu plus près ce que valait son jean, le premier jean selvedge en coton biologique français :

La marque

C’est d’un constat que sont partis Aurélie et Adrien, les fondateurs de Patrimoine., pour lancer la marque. En effet, pour eux (et pour moi aussi hein, aucun problème là-dessus), « nos actes aujourd’hui déterminent le futur des générations qui vont nous succéder ». De cette idée, le couple en prend pleinement conscience à l’arrivée de leurs deux enfants. En effet, leur naissance remet alors en question leur façon de vivre. Pour le bien-être de leurs deux bambins, ils commencent alors à consommer local et bio. Mais rapidement, ils se rendent compte que cette consommation responsable s’arrête rapidement à l’alimentaire. En effet, peu ou pas de marques de vêtements répondent à leur critère et à leur goût.

Après avoir déposé la marque en janvier 2019 et une participation au salon Made in France, Patrimoine. développe son idée selon laquelle elle sera entièrement écologique et française. Des matières à l’impression en passant par la confection, l’emballage et mêmes les étiquettes, tout est réalisé en France. Le fil nécessaire à la création des pièces du vestiaire est tissé mais aussi tricoté en France. Le principe : que chaque vêtement estampillé Patrimoine. fasse le moindre de kilomètres possibles.

Fiche Technique

• Couleur : brut
• Matière : 100% coton biologique
• Toile 12,5 Oz
• Tissé en Bourgogne
• Cinq poches
• Coupe droite
• Jacron en fibres de bois
• Jean monté en Normandie

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Présentation

Le jean est livré dans un joli sac réutilisable en coton (biologique, vous commencez à comprendre le principe de la marque) blanc écru et à fines rayures bleues, fermé par un cordon tressé bleu, blanc et rouge. Personnellement, je trouve que cette petite attention donne du poids et une certaine prestance au produit ! Mais outre cette utilisation plutôt « classique », Patrimoine. nous précise très justement que cette sorte de tote bag sans anse est très facilement réutilisable (pour aller faire de rapides courses par exemple). Cela me donne le sentiment que la marque fait attention aux petits détails et ça, ça me plaît !

Design

Une fois la pièce pleinement sortie de tout emballage, on se retrouve donc face-à-face avec un jean droit à cinq poches. Sa teinte, bien que brute, est en réalité assez éloignée de l’idée que j’ai d’un jean brut : la toile est relativement « claire ». Patrimoine. présente sa pièce comme étant selvedge. Et le liseré qui parcourt l’entièreté de la jambe en est la preuve. Chose étonnant cependant : le toucher. Je dois avouer que je suis habitué aux selvedge bien rugueux et bien épais (tous ceux que j’ai ne descendent pas en-dessous de 13 Oz). Ici, on est en présence d’une toile de 12,5 Oz assez douce et assez souple. Au niveau de la poche briquet, on trouve une petite pastille gravée du nom de la marque.

Conception

Ce jean Patrimoine. est donc un jean que l’on qualifie de selvedge. Pour rappel (et pour faire court), le terme « selvedge » est la contraction de « self-finished edge », que l’on pourrait traduire par « bord fini ». Autrement dit, le tissu est terminé d’une certaine façon afin d’éviter qu’il ne s’effiloche. Et, bien souvent, cette finition se traduit par une couture rouge. Une fois retournée, la toile se confirme être belle et bien une toile selvedge puisque cette fameuse couture remonte jusqu’en haut des jambes.

Je parlais du côté duveteux de la toile un peu plus haut et ce détail m’avait laissé penser que j’étais en présence de ce que l’on appelle un left hand twill. Mais en me penchant un peu plus dessus, je remarque que ce n’est pas du tout le cas, c’est même l’inverse ! Ce jean Patrimoine. est donc monté en right hand twill, le montage classique d’un denim. Petit détail assez sympa et qui ravira à mon avis les puristes, le blanc écru des fils de chaîne qui apparaît entre les diagonales. Je dois bien avouer que je suis assez perplexe devant cette toile. Elle est belle et semble de qualité, cela ne fait aucun doute, mais elle ne ressemble à rien de ce que j’ai pu voir jusqu’à présent (et c’est plutôt sympa, non ?).

Assez parlé de la toile, passons au reste des spécificités de la pièce. Et ce jean collectionne tous les standards du genre ! Cela commence évidemment par les poches, au nombre de cinq. Classiquement, on retrouve donc deux poches arrières, deux poches avant et une coin pocket située dans la poche droite. Des rivets, au nombre de six, viennent encadrer ces dernières. Argentés, ils sont polis et apportent un certain style à cette partie du jean. Tout comme les boutons, plas, en argent et polis également. Toutes les coutures sont réalisées à partir de ce fameux fil marron/orangé et je note d’ailleurs que les jambes sont terminées par joli point de chaînette parfaitement exécuté.

Essayage

Pour son tout premier jean, Patrimoine. a privilégié une coupe droite. Commandé en 33, je ne peux que la confirmer : la jambe est tubulaire, du début à la fin. Comme pour un selvedge traditionnel, j’ai l’impression d’être à l’étroit une fois la pièce enfilée. Si cela pourra en dérouter certains, la marque précise que la toile va se détendre au fil des ports et s’adapter à notre morphologie.

Qui plus est, après quelques minutes de port, je ne le sentais déjà plus ! Là où la pièce m’a surpris, c’est au niveau de sa longueur. Généralement, mon mètre quatre-vingt onze me fait osciller entre une longueur 32 et 34. Ici, elle est tout bonnement parfaite ! J’ai assez de matière pour faire un ourlet comme je peux laisser la jambe telle quelle sans qu’il n’y ait trop de plis au niveau des chevilles. Je trouvais sa teinte un peu trop claire au début mais, au final, celle-ci se révèle plutôt classique et permet donc à la pièce de se fondre dans n’importe quelle tenue.