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La mode des années 60

Après notre revue des tendances des années 1930 et celles des années 1950, venons-en à une décennie qui a changé la face du monde : les années 1960. La mode étant un reflet des activités culturelles d’une société, on peut séparer les années 1960 en deux parties : de 1960 à 1965, on reste proche de la fin des années 50, on sort enfin de la phase d’après guerre, les trentes glorieuses battent leur plein, mais on reste mesuré. La musique pop anglaise éclot, se dévoile aux yeux du grand public, et les Beatles sont encore quatre garçons modèles qui attirent les foules. De 1965 à 1970, le monde a réellement changé, les rockstars défilent dans le loft newyorkais d’Andy Warhol, la pop s’exporte aux Etats-Unis et ses musiciens consomment de la drogue ouvertement, la guerre du Viet Nam commence à être contestée par de jeunes américains militant pour la paix alors que les soixante-huitards amorcent le changement en France. James roule en Ford, Hubert a une Simca 1000, et le monde ne sera désormais plus comme avant. Entre hippies, mods et soixante-huitards, retour sur une époque :

Quelques dates clés

1961 : Construction du mur de Berlin
1961 : Youri Gagarine est le premier homme à s’envoler pour l’espace
1962 : Mort de Marilyn Monroe à l’age de 36 ans à Los Angeles
1962 : Warhol réalise l’oeuvre Marilyn, une sérigraphie de Marilyn Monroe, devenue symbole du courant Pop Art
1962 : Fin de la guerre en Algérie
1963 : Ouverture du premier hypermarché de France à Sainte-Geneviève-des-Bois, un Carrefour
1963 : Assassinat de John Fitzgerald Kennedy
1963 : Sortie du premier album des Beatles : Please Please Me
1963 : Concert pour l’anniversaire de SLC Salut les copains place de la Nation à Paris qui rassemble plus de 200 000 jeunes.
1964 : Sortie de Les Mots de Jean-Paul Sartre, livre pour lequel il refusa le Prix Nobel de littérature
1964 : Martin Luther King reçoit le prix Nobel de la paix pour son combat contre le racisme aux Etats-Unis.
1965 : Assassinat de Malcolm X
1967 : Création de l’ANPE par Jacques Chirac
1967 : pour la première fois, une émission de télévision est diffusée en couleurs en France, et Pierre Tchernia est aux commentaires
1968 : “Mai 68” devient le plus important mouvement social de l’histoire de France du 20ème siècle
1969 : Le festival de Woodstock attire en 4 jours près de 500 000 personnes au lieu des 50 000 prévues
1969 : Élection de Georges Pompidou au mandat de Président de la République
1969 : Lancement du projet ARPANET, un réseau de transfert de données que l’on nommera plus tard internet
1969 : Neil Armstrong est le premier homme à marcher sur la lune
1970 : Sortie du dernier album des Beatles

Personnages marquants

(1) Steve McQueen [1930-1980] : Propulsé star internationale à la fin des années 50 grâce à la série Au nom de la loi. En 1968, il tourne dans ses deux films les plus célébres : L’Affaire Thomas Crown et Bullitt . En 1974, il était la star du cinéma la mieux payée au monde.
(2) Andy Warhol [1928-1987] : Pape du mouvement Pop Art, il puise ses influences majoritairement dans la société de consommation, la culture populaire et les célébrités. Il est l’un des artistes les plus connus du 20ème siècle.
(3) Paul Newman [1925-2008] : acteur, réalisateur, producteur et scénariste, il a été nommé 9 fois aux Oscars durant sa carrière. Homme très engagé, il s’est notamment impliqué dans des organismes de charité pour l’enfance et a crée avec sa femme une fondation de lutte contre la drogue.
(4) Serge Gainsbourg [1928-1991] : Surtout connu en tant qu’auteur-compositeur-interprète, et pour ses textes provocateurs et érotiques, “Gainsbarre” était également un passionné de peinture. En 1969, la 2nde version de Je t’aime, moi non plus enregistrée avec Jane Birkin dépasse les 750 000 ventes.
(5) Ray Charles [1930-2004] : Créateur de la musique soul, il s’est également illustré dans d’autres styles, dont le jazz, le gospel ou encore la country. En 1960, il enregistre deux de ses plus gros succès : Georgia on My Mind et Hit the Road Jack.
(6) The Beatles [1962-1970] : composé de George Harrison, John Lennon, Paul McCartney et Ringo Starr, ils sont les artistes ayant vendu le plus de disques dans l’histoire de la musique (plus de deux milliards). En 8 années de formation, ils ont sorti 12 albums.
(7) Alain Delon [1935-…] : Surnommé à l’époque le “Brigitte Bardot au masculin”, sa carrière cinématographique se mêle souvent avec sa vie privée. Son charisme et ses histoires d’amour lui offre une renommée internationale.
(8) Jim Morrison [1943-1971] : Cofondateur du groupe The Doors, il est devenu un sex-symbol, ainsi qu’une icône de la musique rock de par ses excès et ses engagements. Mort à seulement 27 ans, il rejoint le mythe du “Club des 27” aux cotés de Brian Jones, Jimi Hendrix et Janis Joplin.
(9) Johnny Hallyday [1943-2017] : En plus de 50 ans de carrière, il a vendu près de 100 millions de disques. Dans les années 60, c’est grâce à lui que la musique rock and roll devient populaire.
(10) Clint Eastwood [1930-…] : C’est au milieu des années 60 qu’il se fait véritablement connaître dans la Trilogie du Dollar avec Pour une poignée de dollars (1964), Et pour quelques dollars de plus (1965) et Le Bon, la Brute et le Truand (1966). Il a tourné dans plus de 80 films
(11) Barbra Streisand [1942-…] : Multi-récompensée aussi bien dans le milieu de la musique que du cinéma (8 Grammy Awards, 2 Oscars…), elle est l’une des rares artistes à avoir autant de succès dans les deux domaines. Elle a vendu à ce jour plus de 150 millions de disques dans le monde. En 1968, elle tient le rôle principal dans le classique Funny Girl.
(12) Elizabeth Taylor [1932-2011] : Etoile d’Hollywood, elle est considérée comme la septième plus grande actrice du cinéma. En 1966, elle tourne dans Qui a peur de Virginia Woolf ?, pour lequel elle obtient son second Oscar.
(13) Aretha Franklin [1942-2018] : Surnommée la “Reine de la Soul”, elle a vendu plus de 75 millions de disques et a remporté 18 Grammy Awards. En 1967, elle reprend la chanson d’Ottis Redding “Respect”, qui deviendra une de ses chansons les plus mémorables.
(14) Catherine Deneuve [1943-…] : Égérie de grands réalisateurs dans les années 60 et le reste de sa carrière (François Truffaut, Roman Polanski, Lars Von Trier…), elle se fait connaître en 1964, grâce à son premier grand rôle dans Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy. Elle a été nommée une fois aux Oscars et onze fois aux Césars de la meilleure actrice.
(15) Audrey Hepburn [1929-1993] : Icône du chic Hollywoodien des années 50-60, en 1961 et 1964, elle tourne dans deux de ses films les plus connus : Diamants sur Canapé (pour lequel elle est nommée à l’Oscar de la meilleur actrice) et My Fair Lady. Elle deviendra plus tard ambassadrice de l’UNICEF, organisme auquel elle se consacrera jusqu’à sa mort.

Sans oublier : Kirk Douglas, Bob Dylan, Omar Sharif, Diana Ross, Jerry Lewis, Sophia Loren, Robert Redford, Jane Birkin, Lino Ventura, Jimy Hendrix, Johnny Cash, Juliette Greco, Bruce Lee, Albert Camus, Françoise Hardy, Sylvie Vartan…

Cinéma

Les années 1960 marquent une révolution dans le cinéma. Notamment grâce aux grandes libertés prises et à l’audace de certains réalisateurs donc François Truffaut, ou encore Jean-Luc Godard en France. Du coté d’Hollywood, la crise est encore présente mais les grands studios ont encore suffisamment de moyens pour produire de grosses productions.

Films 60 - 1

(1) La Dolce Vita de Federico Fellini [1960] : Palme d’Or à Cannes la même année, la scène où Anita Ekberg et Marcello Mastroianni se baignent dans la Fontaine de Trévi est devenue une des scènes cultes du cinéma
(2) Psychose de Alfred Hitchcock [1960] : chef-d’oeuvre du suspense, la scène de la douche est devenue mythique. Pour faire la promotion du film, la phrase suivante était inscrite dans les cinémas : “Personne, absolument personne, ne sera admis dans le cinéma après le début d’une séance”. En 1963, Hitchcock réalisa un autre chef-d’oeuvre : Les Oiseaux.
(3) West Side Story de Jerome Robbins et Robert Wise [1961] : le film a obtenu 10 Oscars en 1962, il doit son succès notamment à sa capacité à avoir rompu les codes de la comédie musicale en démontant le mythe de l’American Way of Life
(4) Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz [1963] : un dépassement de budget de plus de 200 millions de dollars, un changement de réalisateur, des retards incessants… La production chaotique de ce film est devenue presque aussi épique que ce film qui remporta 4 Oscars sur 9 nominations. A l’époque la Fox frôla la faillite à cause de ce film.
(5) Lawrence d’Arabie de David Lean [1963] : 7 Oscars, 5 Golden Globe, 5 Bafta, entre 1962 et 1963, le film a obtenu une pluie de récompenses pour ce qui est aujourd’hui considéré comme le 7ème meilleur long-métrage du cinéma

Films 60 - 2

(6) La Mélodie du Bonheur de Robert Wise [1965] : adaptation de la comédie musicale de Broadway, le film fut un tel succès, qu’encore à ce jour, il s’agit du troisième plus gros succès du cinéma en termes de nombre de billets vendus aux Etats-Unis
(7) Le bon, la brute et le truand de Sergio Leone [1966] : sommet du “Western Spaghetti”, le réalisateur réinvente à l’époque l’écriture classique du western, deux ans plus tard, il signe un autre chef-d’oeuvre du genre avec Il était une fois dans l’Ouest
(8) La Grande Vadrouille de Gérard Oury [1966]: il s’agit du cinquième film le plus vu en France avec 17 millions d’entrées. Malgré ses 16 rediffusions télévisées, en 2009, il réalise la meilleure audience de l’année pour un film
(9) Bonnie & Clyde de Arthur Penn [1967] : ce film contribua à lancer l’ère du Nouvel Hollywood en mêlant pour la première fois à l’écran violence et sexe. Le film fut tourné dans les lieux originaux où les deux bandits ont agit
(10) 2001, L’Odysée de l’espace de Stanley Kubrick [1968] : avec ce projet, Kubrick voulait à tout prix s’éloigner de l’esprit “série B” des films de science-fiction habituels. Avec 60% du budget consacrés aux effets spéciaux, le film révolutionne le genre et devient précurseur avec notamment l’apparition des premières tablettes numériques

+ Les Tontons Flingueurs, James Bond 007 contre Dr No, Guerre et Paix…

Le style

Dès la fin des années 1950, on commençait déjà à percevoir des changements drastiques dans toutes les sphères de la société. En tête de gondole, la musique d’outre-Atlantique se décomplexait (alors que ça restait tout de même assez monotone chez nous), de nombreux mouvements artistiques et culturels voyaient le jour et des groupes de population étaient désormais rattachés, entre autres, à leur manière de s’habiller. La mode qui avait été quasi-uniforme et réservée à une certaine classe de la population jusqu’à ces années était en train de passer aux mains de groupes sociaux, indépendamment et parallèlement à la haute-couture. Car cette dernière, également en pleine mutation dans cette décennie avec l’apparition de nombreux couturiers, a profité de cet “air de changement” pour proposer son lot de nouveautés.

 

En 1961, André Courrèges ouvre sa propre maison de couture avec pour mission d’affranchir la femme de toutes les couches qu’elle porte, il crée la minijupe et l’introduit dans ses défilés (d’autres affirment que c’est Mary Quant, couturière britannique qui l’a inventée au cours des mêmes années). Si elle avait déjà commencé à se raccourcir au cours des années 50, elle arrive désormais au dessus du genou. Le couturier français réinvente la mode féminine et nombreuses sont les inventions qu’on lui attribue : combishorts, bottes plates, formes de tailleurs… etc. Il en est de même pour Yves Saint Laurent, qui ayant ouvert sa maison de couture en 1962, s’inspire de la mode masculine pour la transposer à la femme : il créée le trench et le caban féminin en 1962, le smoking en 1966, la saharienne et le pantalon de tailleur en 1967…

 

Au delà de ces créations, le monde moderne, notamment la conquête de l’espace, est une grande source d’inspiration pour les couturiers qui voient l’occasion de laisser s’exprimer leurs fantasmes futuristes les plus fous. Cette avant garde du futurisme est incarnée par André Courrège (toujours lui) qui le premier se lance en 1964 avec une collection nommée “Space Age” (l’age de l’espace) présentant des vêtements aux formes quasi-géométriques. La tenue type est composée de bottes, d’un masque et des jupes très courtes, elle est faite de matières (pvc, polyester) et de couleurs (argent) à l’époques futuristes. Ses collègues de profession lui emboîtent le pas, Paco Rabanne et Pierre Cardin s’y mettent également !

 


Outre cela, les années 60 marquent pour les créateurs de haute couture le début de leur collaboration avec les vedettes de l’époque, icônes des années Yéyé, actrices en vogue comme personnalités politiques telles que Jacqueline Kennedy, femme de l’illustre président américain (qui à son époque fut la plus jeune première dame de l’histoire des Etats-Unis et qui fut, au cours du mandat de son mari, une véritable icone de société, de beauté et de mode année 60). Chacun a ses muses : Pierre Cardin crée les costumes de scène des Beatles, Paco Rabanne fournit les robes du film Casino Royale. Tous créent désormais tous leur propre parfum, et commencent à ouvrir des boutiques de prêt à porter. A côté de cette forte activité dans les hautes sphères de la couture, la mode adoptée par les mouvements populaires de l’époque servira comme le commencement d’une nouvelle ère dont l’influence est toujours présente aujourd’hui en toile de fond. Voyons plus en détail.

 

Le mec normal

Dans les années 60, en plus d’avoir le choix entre une Citroën DS, une Peugeot 404, une Renault 8 et une Simca 1000, le mec normal a un choix de couleurs plus gaies qu’au cours de la décennie qui a précédé. Pour le travail comme la détente, les coupes des vêtements qu’il a à disposition commencent à ressembler à ce que nous portons aujourd’hui. Face à une société en pleine mutation en une économie en plein essor, l’augmentation du temps libre, mais aussi l’influence grandissante de la mode dans les milieux populaires, la garde robe de l’homme des années 1960 entrera aussi dans une ère moderne.

 

Formel

En général, les costumes qui étaient restés sombres gagnent en couleurs vives et en motifs (petits carreaux, rayures). Le costume se porte également plus près du corps et les cravates, à motif de préférence, sont plus fines. La veste à boutonnière croisée garde ses adeptes, et les ensembles se parent également de fines rayures. Comme un paradoxe, si la veste et le haut se resserrent, les coupes s’élargissent en dessous du genou. Ce type de pantalon avait déjà été populaire au cours des années 20, c’est le retour du pantalon bootcut qui connait un succès retentissant, surtout à la fin de la décennie ! A l’époque, il se porte taille haute, ça grandit l’aspect visuel de la silhouette. Notons tout de même que le pantalon coupe droite restera amplement porté avec une tendance vers l’ajusté. Autre chose notable : l’apparition de cols de chemises plus larges, bien que le col américain (boutonné) reste une figure de proue des tenues détente.

 

Aux pieds, l’homme des années 60 porte toujours des mocassins qui restent pour lui une valeur sure. Au rayon des nouveautés, on voit l’apparition de bottines à talons cubains qui connaîtront leurs heures de gloire au cours de la décade suivante. La Chelsea boot, notamment portée par les Beatles et la gent masculine anglaise à ses adeptes avec sa cheville élastiquée, son bout pointu et son talon bas. A vrai dire, l’homme des années 60 est totalement sous l’emprise de la “Beatlemania”.

 

Au cours de ces années, l’homme aime porter une montre bracelet, et joue sur les accessoires comme des bretelles ou un foulard. Si le chapeau n’est plus à la mode, quoi que certains portent encore des feutres, la coiffure est désormais entièrement considérée comme un accessoire de mode, mais l’homme qui travaille se contente d’une raie sur le coté, parfois sans la gomina qu’on voyait partout auparavant.

 

Casual

Losqu’il ne travaille pas, l’homme des années 60 peut vaquer à ses loisirs, seul où en famille, et il l’assume totalement dans sa manière de s’habiller (c’est-à-dire que les tenues de loisir avaient vraiment gardé un côté habillé jusqu’à présent). Il porte une veste de sport, met des chemises à col boutonné, des polos, des jeans, des chinos, mais tient toujours à ses mocassins. Pour aller d’un point à l’autre, il peut dès 1964 opter pour un Solex.


Le col mao que portait Mao Zedong est une pièce phare de la décennie, malgré l’image à laquelle il pouvait être rattaché. Godard, Warhol, les Beatles en portent, les jeunes hommes également dans la deuxième partie des années 60 sous forme de veste.

 

La coupe au bol des Beatles ou la coupe courte héritée du services militaire sont les préférées des hommes. Puis la fin des années 60 voit la mode des cheveux longs arriver. Si la moustache et les favoris étaient jusqu’alors acceptés, ce sera également au tour de la barbe que l’on verra même sur ceux qui ne sont pas reconnus comme négligés, en bref, l’impact de la barbe sur la vie en société sera amoindri. Dans une moindre mesure, on retrouve encore certains hommes portant des coupes rockabilly, la banane à la Elvis mais qui est désormais plus longue. C’est également à cette époque qu’apparaît la coupe afro.

 

Le mod

Si vous viviez dans les années 1960 dans un age adulte, vous étiez certainement un Mod (à un certain degré du moins), et si ce n’était pas le cas, vous étiez un Rocker. Il était de notoriété commune que ces deux grands groupes sociaux, divisés par des codes stylistiques quasi-opposés étaient des rivaux notoires. De nombreuses influences des ces mouvements de mode mythiques provenaient du Royaume-Uni. C’est le cas pour les Mods, dont le nom provient de “Modernists”. En effet, ils étaient plus tournés vers l’avenir et pronaient toutes les modes culturelles récentes : la pop (incarnée par les Beatles, même si les groupes Mods les plus reconnus sont les Who et les Kinks), le pop art (Warhol), le minimalisme (Mondian), la Nouvelle Vague, etc. puis vivaient selon leur mode de vie propre, consommant les média qui s’intéressaient à leur culture.

Le dresscode des Mods est encore très présent dans la mode d’aujourd’hui, incarné par des marques telles que Ben Sherman ou Fred Perry. A l’époque, on roulait en Vespa, on portait des costumes cintrés à motif (petits carreaux, rayures), des chemises à col boutonné également cintrées et par dessus un gilet brocard, toujours avec une cravate très fine. Le port du jeans reste tout de même une option, mais il faut qu’il soit près du corps. Par dessus tout ça, on opte souvent, lorsqu’il pleut (et Dieu sait que c’est le cas à Londres) pour un ciré aux couleurs de l’armée, vert kaki. Aux pieds, les choix sont divers : desert boots, Doc Martens, richelieu à bout fleuri, chaussures de bowling. Ce look dandy était personnifié par des icones telles que Brian Jones, le guitariste des Rolling Stones. Ce style était très courant dans le centre de Londres, vers Canarby Street, dès le début de la décennie, il n’arrivera que peu en France.

 

Le rocker

Si les Mods était un groupe social totalement tourné vers le monde dans lequel ils vivaient et faisaient entièrement partie de son évolution, leur groupe “rival” était les Rockers dont le mode de vie et les codes était résolument tournée vers les années 1950, le rock and roll et la moto ! A vrai dire, au cours des années 1960, l’acharnement des média à opposer les deux groupes culturels a créé un stéréotype du rocker, auquel il s’est plié au fur et à mesure des années. Ainsi, ses icones étaient resté Elvis, Chuck Berry et consorts, il portait une veste en cuir (un Perfecto) des jeans parfois troués, des bottes de moto et des t-shirts à la coupe lâche unis. Leurs tenues s’agrémentait d’accessoires : casquette en cuir façon Marlon Brando, chaines en or (par ailleurs, l’époque voir l’apparition des premiers bijoux pour homme), clous, patches, pins et toujours les cheveux gominés. Véridique, les deux bandes seront au centre de plusieurs affrontements à Londres au milieu des années 60.

 

Les années Yéyé

Ces deux premiers courants proviennent d’Angleterre et furent les plus marquants en Europe et dans le monde. Si l’Amérique restait coite face à cette invasion britannique du début de la décennie, laissant bouillonner un retour sur le devant de la scène orchestré par ses musiciens phares sous LSD. Les hommes et femmes aux Etats-Unis adoptèrent plus ou moins les mêmes modes qu’en Angleterre. La France, elle, fut moyennement touchée. En général, les sixties représentent plus les années Yéyé chez nous.

Dans les années 60 femmes portaient des minijupes qui gagnent en couleur vers la fin de la décennie. Elles se font des coupes courtes avec brushing et semblent bien plus élégantes que les hommes. Le français à cette époque porte également des pantalons pattes d’éléphant, mais garde un look plutôt classique. Par contre, la jeunesse se tourne vers le jeans, associé à un polo, ou à un pull jacquard. On commence également à porter des baskets. La pilosité faciale est aléatoire : certains portent la moustache, d’autre la barbe, puis les cheveux se portent en coupe au bol, voire mi-longs.

 

Le hippie

Alors que le mouvement contre-culturel nommé hippy existe déjà aux Etats-Unis depuis le début des années 60, comme un prolongement, ou plutôt un héritage de la culture beatnik, il ne commencera à influencer la mode année 60 qu’à partir de la moitié de la décennie, au moment ou il prendra une tournure plus “grand-public”. C’est à cette même période qu’il arrive dans une Europe également en pleine mutation avec ses codes. Citons un article du Times magazine sur le mouvement hippie publié le 7 juillet 1967 : “Faites votre propre vie, et faites ce que vous voulez, quand vous le voulez. Retirez vous. Quittez la société telle que vous l’avez connue. Quittez la totalement. Entrainez avec vous toutes les personnes que vous pourrez. Si ce n’est par les drogues, faites le par la beauté, l’amour, l’honnêteté, l’amusement.” A ce moment, là, le mouvement prend de l’ampleur aux Etats-Unis car il prend partie contre son pays alors en guerre au Viet Nam. Les manifestations y sont pacifistes et l’été 67 devient le “Summer of love”. En France, il inspire les révolutions de mai 68 et ses jeunes en quête de plus de libertés. L’ampleur du mouvement hippie éclate aux yeux du monde losqu’au festival de Woodstock, en 1969, 500 000 jeunes débarquent au lieu des 50 000 prévus. Cela restera comme le plus grand rassemblement hippie de l’histoire.

 

Le look hippie est androgyne. Les hommes, comme les femmes portent des jeans à pattes d’éléphant, marchent pieds nus (ou en sandales) et arborent des t-shirts multicolores ou chemises militaires. Leurs cheveux sont longs, parés de fleurs et attachés à l’aide de bandeaux. Des vestes en daim à franges font également partie la tenue ainsi que des tuniques colorées. Les premiers imprimés psychédéliques sont arrivés à cette époque.

 

Juste pour information, le fameux logo “peace and love” des hippies est en faite emprunté au Royaume-Uni, il a été créé par un graphiste anglais pour des manifestions pour le désarmement nucléaire.

Retrouvez notre tableau consacré aux années 60 sur Pinterest :

 

La playlist

https://www.commeuncamion.com/2013/08/20/la-mode-des-annees-70/

 

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