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L’histoire de la chaussure Derby

La totalité des classiques du vestiaire masculin ont une histoire bien garnie dont l’origine remonte souvent à plusieurs siècles. Il en est une à laquelle on prête des attributs de versatilité supérieurs si on la compare à ceux de ses concurrents, la positionnant parmi les plus populaires de la catégorie. C’est de chaussures dont nous allons parler aujourd’hui, plus précisément de derbies et de leur histoire. A l’image de sa cousine Richelieu dont l’histoire émettait des doutes quant à sa provenance réelle, celle des derbies est également incertaine et plusieurs versions sont aujourd’hui probables.

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Version 1 : Le 12ème Comte de Derby

Dans cette première version, deux hypothèses se distinguent déjà. D’après les écrits, elles concerneraient soit Edward Smith-Stanley, 12ème Comte de Derby, dans le centre de l’Angleterre, soit son petit-fils, Edward George Geoffrey Smith-Stanley, 14ème Comte de Derby. Néanmoins, la seconde concorde mieux avec les dates historiques de l’évolution de la chaussure vers des modèles bas.

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Edward Smith-Stanley, 12ème Comte de Derby
Quoi qu’il en soit, on doit au 12ème Comte de Derby l’appellation générique de ce type de course équestre, alors qu’il a tiré à « Pile ou Face » l’honneur de la nommer avec Sir Charles Bunbury après une course entre leurs chevaux aux alentours de 1780. Cela pour mettre en avant l’influence de Lord Stanley, lequel aurait très bien pu, en plus des courses de chevaux, concourir pour l’appellation de ses nouvelles chaussures de monte. En effet, l’époque était alors propice à l’abandon progressif des bottes pour des chaussures moins contraignantes.

Version 2 : Le 14ème Comte de Derby

L’hypothèse suivante mettant en scène le petit-fils d’Edward Smith-Stanley est certainement la plus probable si l’on se fie à la filière anglaise de l’origine des derbies. Comme relaté dans l’histoire du Richelieu, la moitié du 19ème siècle a vu naître tous les types de chaussures basses. Sa coupe étant très restrictive et ne laissant pas forcément place aux pieds atypiques et/ou surdimensionnés, il fallut alors l’adapter. On dit alors que la derby serait une version inspirée de la Richelieu et modifiée pour gagner en confort.

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Edward George Geoffrey Smith-Stanley, 14ème Comte de Derby
Le Comte de Derby était assez corpulent et avait des grands pieds. A tel point qu’il était vraiment difficile pour lui de rentrer dans ses bottes. Par conséquent, son bottier altéra la partie laçage de ses chaussures afin de lui permettre de les enfiler plus aisément. On retrouve plusieurs traces écrites de l’apparition de cette nouvelle coupe de chaussure. Premièrement dans le « Dunkley’s account boot » en 1862, puis dans le « St Crispin magazine » en 1872 comme je cite « une nouvelle coupe de chaussures meilleure que l’Oxonian car la couture n’est pas sur la partie la plus délicate du pied » (pour info, St Crispin est un bottier de luxe).

Version 3 : Gebhard Leberecht von Blücher

Si ce n’est pas très courant dans nos contrées, le nom derby ayant pris l’ascendant, on nomme également ce type de chaussures « Bluchers », notamment aux Etats-Unis. Serait-ce un indice sur son origine réelle ? Cette version de l’histoire se rapporte au Gebhard Leberecht von Blücher, Fürst von Wahlstatt (prince de Wahlstatt) également feld-maréchal dans l’armée prussienne au cours des guerres Napoléoniennes. A cette époque, les troupes de cavalerie et d’infanterie ne portaient pas les bottes les plus confortables qui soient (elles étaient spécialement contraignantes au moment de les enfiler/lever). Blücher prit alors la liberté de faire redessiner la coupe afin de les rendre plus pratiques et confortables afin de donner un avantage à ses soldats.

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Gebhard Leberecht von Blücher, Fürst von Wahlstatt (belle moustache)
Naquit alors ce nouveau type de chaussures adaptable à la plupart des pieds comportant deux empiècements de cuir pourvus d’oeillets et ne se rejoignant pas, permettant ainsi aux pieds les plus larges de se chausser facilement. Elles prirent donc le nom de leur créateur de manière simplifiée (le ü se faisant assez rare dans la plupart des langages) : « Blucher ». Hommage renforcé par les victoires du feld-maréchal, notamment lors de la bataille de Waterloo (1815) dont l’histoire dit que sa présence fut cruciale.

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Les deux principales versions concernant l’apparition des derbies semblent réalistes et totalement dissociables. Car elles sont intervenues à des endroits différents et dans une période similaire. On ne peut ainsi attribuer les lauriers de cette création à personne (même si on a souvent tendance à trancher en faveur des anglais pour ce qui est de la chaussure). Il n’en demeure pas moins que la derby est le type de chaussures formelles le plus porté aujourd’hui. Si les puristes ne lui réservent qu’un port dans un contexte décontracté, la réalité est bien différente et à force d’usage, la derby a pénétré les sphères de la tenue formelle. Et si vous avez encore du mal à différencier ces deux grands classiques, on vous invite à (re)découvrir notre article sur la différence entre un derby et un Richelieu. Vous serez ainsi tout ou presque sur ce qu’il y a à savoir du derby !

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