RIP Romano

Peut-être l’avez vous vécu personnellement, se rendre au Père-Lachaise c’est en quelque sorte visiter le Disneyland des cimetières. L’image pourrait paraître certes vulgaire, mais lorsqu’on pénètre dans ce lieu nommé ainsi d’après son plus illustre occupant ; le Seigneur François d’Aix de La Chaise jusqu’en 1709, on trouve une carte de tous les noms célèbres qui y sont enterrés. Et même si l’ambiance paisible de recueillement commune à tous les cimetières reste présente, il y règne au fond quelque-chose de particulier qui différencie le Père-Lachaise des autres. Comme s’il était bien plus qu’un lieu où sont enterrés des êtres humains, on se prend étrangement au jeu de trouver les tombes des personnalités qui nous ont inspiré. Récit d’une visite au Père-Lachaise en compagnie de Joe (et accessoirement de Max qui est resté roupiller dans le camion à l’entrée du cimetière).

Après quelques minutes de recherches, nous parvenons à trouver le lieu de repos éternel d’illustres personnes. Ces tombeaux sont occupés par des artistes peintre, des chanteurs, des politiciens, des penseurs et autres personnalités qui ont marqué l’histoire de la France et du Monde. A leur chevet, les gens ont déposé des fleurs, des bougies et des messages d’amour dans toutes les langues. Car oui, le Père-Lachaise n’est pas qu’un simple lieu de sépulture, il appartient à tous, et les gens viennent le visiter des quatre coins du Monde. Durant notre venue, nous avons pu profiter de cette exceptionnelle lumière d’automne. Dans ce décor pittoresque, les rayons de soleil épars et feuilles mortes tombant des arbres contrastaient merveilleusement avec l’ambiance froide du lieu. Il soufflait en ce jour de novembre un air de mélancolie renforcé par une légère brume diffuse. “27 ans, t’es mort trop tôt Jim…”

Tout d’un coup, au beau milieu de ce théâtre funèbre, le ciel s’assombrit et je fus frappé d’une migraine insoutenable, me plongeant dans les ténèbres. Une brise légère commençait à souffler, étouffant de sinistres bruits provenant des profondeurs du cimetière. Ce lieu était habité, nous en avions la preuve parfaite. Sorti de mon corps, mon image pénétrait dans les profondeurs du Père-Lachaise. Je retrouvais alors Honoré de Balzac en train de boire le thé avec Edith Piaf et Oscar Wilde entre deux tombeaux, puis de l’autre côté Jim Morrison distribuant des affiches pour son concert exclusif avec Frédéric Chopin.

Lieu de recueillement paisible d’un côté, grande guinguette de l’autre, j’essayais de revenir à la vie et tentais de rejoindre mon corps gisant entre deux allées bordées de tombes. Perdu dans ce labyrinthe, lorsque je parvins à mes fins, il était trop tard. Là-dessous, j’avais rejoint mes aïeux dans le caveau de ma famille. R.I.P Romano.

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