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La fabrication d’une New Balance

Le mois dernier j’ai eu l’occasion de me rendre à Flimby, dans le département d’Allerdale lui même situé dans le comté de Cumbrie, un village perdu entre Glasgow et Manchester, loin de toute métropole. Pour y aller, sur l’autoroute on croise plein de panneaux avec des noms dont on pensait qu’ils n’existaient que dans les classements de championnats de football. Qu’y suis-je bien allé faire ? Ce n’était certainement pas pour des vacances. Quoi que ces paysages verdoyants, ces moutons, cet accueil chaleureux aurait très bien pu me seoir pour une telle occasion (je mets de côté les précipitations qui atteignent en un jour celles de toute une année chez moi, dans le Sud de la France).

Flimby

Flimby est la ville où se situe l’usine européenne de New Balance. Car oui, là, sur cette côte de la mer d’Irlande, loin de tous les tumultes des grandes villes une marque de sportswear majeure fabrique certains de ses produits. New Balance est d’ailleurs peut être la seule marque aussi importante de ce marché à le faire. Vous voulez jeter un oeil ? Suivez le guide !

Usine Flimby

Il faisait beau… à ce moment précis !

L’usine

Reçu par le directeur de l’usine Andy Okolowicz, avant toute visite, on en apprend sur cette région de lacs et de collines, sur ses industries (chaussure évidemment, chimie, bois, filtres de cigarettes, gastronomie, tourisme), sur Flimby, ce village de 2000 habitants et sur son usine New Balance, ouverte en 1991 (une première usine appartenait déjà à la marque depuis 1982 dans la même région, elle fut alors jugée trop petite, alors que la tendance chez les concurrents était à la délocalisation pour économiser des coûts de production). A son tout début, elle employait 40 personnes, ils sont 237 à ce jour (enfin, celui ou j’y suis allé :x).

Flimby Entrance

Tout ce monde produit environ 30 000 paires de baskets par semaine (la production était entre 2000 et 3000 en 1991) pour un salaire moyen et des conditions de travail décentes. Apparemment, les gens se plaisent à travailler chez New Balance, de nombreux employés étant présent dans l’usine depuis au moins dix ans et même 5 depuis le début ! Dernière chose, à Flimby sont produites des baskets lifestyle de A à Z, puis sont assemblées des chaussures de running.

La conception

D’une salle de réunion l’on arrive à un bureau, celui de Mike, style developper qui travaille chez New Balance depuis une dizaine d’années. Pas question de lui parler de design, Mike sélectionne les matières et couleurs des différentes parties d’un modèle au design déjà existant (créé par un designer donc). En gros, si tu as des lacets noir ou blanc sur tes NB => c’est Mike. Pour cela, lui et son équipe sourcent les meilleurs matières d’Europe et s’assurent par la suite que celles qu’ils ont choisies créent une basket harmonieuse.

Mike Style

En tournant la tête, on aperçoit une arrière salle dans le bureau de Mike… ouaouh ! C’est la salle des trésors. Félindra : tête de tigre ! Cette petite pièce contient de nombreuses collaborations de la marque, des modèles inédits ainsi que des modèles anciens. Comme il n’existe pas encore de musée New Balance, c’est Mike qui garde tout dans son bureau (sans cadenas). En trois coups d’œils, on voit des collaborations avec Colette, Hanon, Undefeated, des éditions qui sont sur le point de sortir comme le “Farmer’s pack”.. de quoi faire tourner la tête à un amateur de belles baskets comme moi !

New Balance SMU Room

La fabrication

Beaucoup de paroles, d’échanges, mais on a toujours rien vu de la fabrication d’une paire (ce qui je le rappelle est le titre de cet article). Fini les blablas, on met ses lunettes de sécurité (avec lesquelles on a l’air bien moche) et on rentre dans l’usine. C’est Jim Fox, “Team leader” qui nous sert de guide.

Factory entrance

Premier arrêt, “The leather area”, une allée où sont stockés l’ensemble des cuirs utilisés pour la fabrication des baskets New Balance. Il y en a de toutes les sortes, eux mêmes déclinés dans toutes les couleurs. On apprend que sous nos yeux se trouvent près de 180 cuirs différents et que, comme la fabrication d’une paire de baskets de qualité exige des standards élevés, la totalité de ces cuirs proviennent d’Europe (Espagne, France, Italie principalement). Les mousses et matières synthétiques sont également stockées à une rangée de là.

Leather department

Ils sont ensuite transportés sur des “horses”, un genre de cheval d’arçon, vers l’atelier découpe. Grâce à des moules double face (chacune servant pour la chaussure droite ou gauche) et à une machine faisant pression, on sculpte dans la matière les différentes parties d’une chaussure. De nombreuses sont pressées à la main, puis les découpes plus fines sont réalisées au laser. Tous les excédents sont ensuite recyclés par la marque.

moule cuir

L’ensemble des pièces découpées sont ensuite acheminées vers l’atelier couture un peu plus loin. Là, une majorité de femmes assemblent à la machine les différentes parties d’une basket New Balance. C’est un travail de précision réalisé sur des machines tout à fait ordinaires nécessitant de la concentration et qui est réalisé sur la grande majorité des parties de la tige. D’autres coutures plus fines, ou moins accessibles à la main de l’homme sont réalisées sur des machines pilotées par ordinateur. A chaque étape on voit la tige se former petit à petit, d’un atelier à un autre où les différentes pièces viennent s’ajouter comme sur un puzzle.

couture languette

Une fois la tige complète, elle passe dans un premier four servant à ramollir le cuir afin de lui donner une forme qui s’accordera à la forme de la semelle. Une centaine de degrés suffisent.

four new balance

Une fois sorties du four et leur cuir assoupli, les tiges peuvent être enfilées sur des embauchoirs à la taille adéquate pour enfin prendre une forme adaptée à la semelle qui leur est dédiée.

forme tige

Pour la première fois la tige voit sa semelle correspondante. Après vérification de la concordance de leur taille, on prépare les deux au processus de vulcanisation. En gros, elles vont passer dans un deuxième four plus chaud que le premier (150 degrés) qui en l’espace de trois minutes va ramollir les matières, permettant ensuite d’assembler les deux parties finales de la basket. Ici, un ouvrier attend à la sortie du four, puis les applique l’une contre l’autre méticuleusement avant de les envoyer dans une presse (en fond) qui va définitivement assembler la tige à sa semelle : une basket est née !

atelier semelle

On en arrive alors aux ateliers de nettoyage, de contrôle et d’emballage après lesquels la chaussure sera expédiée vers son acheteur.

nettoyage new balance

Ce qu’il en ressort

New Balance est une exception en ce qui concerne l’utilisation d’un tel procédé de fabrication compte tenu de son importance sur ce marché. Dans son usine de Flimby, on découvre des personnes majeures à l’esprit ouvert et très abordables. Les équipes de travail sont des mélanges de jeunes et moins jeunes qui se transmettent leur savoir et qui m’ont semblé travailler dans de bonnes conditions. L’usine ferme chaque jour à 17h pour un rythme de travail moyen. Dans cette usine, nous avons pu apprécier une réelle expertise dans la fabrication de baskets de manière artisanale à grande échelle, justifiant un prix final de 130€ pour les modèles qui en sortent. Puissent les autres marques lire cet article. Peace and love, Romano (haha). Plus d’infos (pointes de ventes, anciens articles, etc.) sur la fiche New Balance du guide.

Remerciements : Géraldine, Claire

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